samedi 3 janvier 2015

traitée à tort pour une myopathie pendant 6 ans, elle réclame des réparations

Une femme de 45 ans réclame 100 000 de dommages et intérêts au centre hospitalier de Nancy pour avoir été diagnostiquée comme myopathe avec sa fille en 2008. De nouveaux examens effectués en 2014 avaient amené l’équipe hospitalière à invalider le premier diagnostic.


Après avoir longtemps pensé être atteinte de myopathie, une patiente du centre hospitalier de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a vu son diagnostic être invalidé par de nouveaux examens en 2014. Elle réclame aujourd’hui une première indemnisation de 100 000 € auprès du CHU, avant que ses dommages et intérêts soient établis par la justice.
Tout commence en 2008, lorsque cette habitante de Meurthe-et-Moselle se rend à l’hôpital de Nancy en raison de fortes douleurs articulaires. On lui annonce alors qu’elle est atteinte de myopathie, une maladie génétique qui entraîne une dégénérescence musculaire.
«  Après ce diagnostic posé par l’hôpital, et sans chercher à en savoir davantage, la médecine du travail l’a mise en invalidité totale. Elle a par ailleurs subi un traitement médicamenteux dont on ne mesure pas les conséquences.  », a expliqué son avocat, Me Yves Pierre Joffroy, confirmant les informations publiées par Le Républicain Lorrain.
La fille de la plaignante a été à son tour une victime collatérale de cette erreur médicale. Celle-ci avait huit ans en 2008 lorsque les médecins du CHU lui ont trouvé des signes de fatigue extrême. «  La myopathie étant une maladie génétique, ils ont fait des examens aux enfants. Chez notre dernière, une prise de sang n'a pas été bonne. Et comme un spécialiste nancéien des maladies orphelines avait déjà posé le diagnostic pour moi, ils étaient sûrs qu'elle était touchée aussi.  », a raconté la mère de famille à l’Est Républicain.
«  Elle a également dû subir des séances de rééducation deux jours par semaine pendant six ans. On a missionné un ergothérapeute pour réaménager son logement. Toute sa vie s’est écroulée, toute la vie de sa famille a été orientée vers une vie de souffrance.  », a ajouté le défenseur de la plaignante.

« Une vie de souffrance »

Une nouvelle neurologue du CHU de Nancy aurait décelé «  des anomalies et des contradictions dans le dossier médical  » de sa cliente selon l’avocat. Après de nouveaux examens, les médecins ont été amenés à revoir leur diagnostic au début de l’année 2014.
«  On lui a dit qu’elle n’avait pas eu de myopathie et qu’il fallait prévoir un sevrage du traitement médicamenteux qu’elle recevait. », a affirmé Me Yves Pierre Joffroy. L’avocat a saisi le tribunal administratif de Nancy pour demander une expertise sur les effets du traitement médicamenteux inapproprié, mais il a aussi réclamé 100.000 euros de provision avant une indemnisation définitive. «  Elle a subi une perte de chance dans l’évolution de sa carrière, puisqu’elle a dû arrêter de travailler. Et nous considérons qu’il n’est pas sérieusement possible de contester le fait qu’il y a eu une erreur de diagnostic.  », estime-t-il.
De son côté, l’hôpital de Nancy a déclaré que «  les éléments exposés ne semblent pas refléter la complexité des dossiers dont l’examen a été demandé à des experts médicaux indépendants. » La patiente, qui souhaite garder l’anonymat, a affirmé que «  les médecins ne savent toujours pas aujourd’hui de quoi (elle) souffre.  », en précisant qu’elle ne recevait aujourd’hui plus aucun traitement.
Elle va avoir besoin d'un médecin conseil de blessé pour l'assister tout au long de cette épreuve pénible qu'est un procès. 


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