dimanche 8 novembre 2015

une situation inextricable

Un de mes patients a travaillé dur durant 25 ans dans une usine où non seulement c'était physique, mais aussi dangereux pour les poumons; les composés volatiles, de plus avaient un impact sur des gamma GT vu qu'il était porteur de l'hépatite C. Et pour en rajouter  il souffrait du rachis cervical, bref un cas idéal pour une inaptitude.  Et en plus il a respiré de l'amiante quelques années et la retraite amiante se précise pour dans quelques mois. Et j'ai omis une autre pathologie, nommée Y par exemple.

Cette inaptitude lui permet de partir plus tôt avec des indemnités supérieures à ce qu'elle seraient s'il était seulement licencié.  Mais la question ne se pose pas, le patron ne voulant pas le licencier.

- Je ne voulais plus faire d'arrêt, ayant demandé dans ce sens un dossier MDPH pour une catégorie deux ( si le type passe  handicapé catégorie 2, il  ne peut plus travailler). Ç'est resté  lettre morte, pas de nouvelle.
- J'ai demandé au médecin du travail de me donner un coup de main pour ce patient  par écrit, et celui-là a répondu: "apte au travail, sous réserve de ne pas porter, de respirer les solvants, de ne pas se tenir debout longtemps etc", les contre-indications faisaient 4 lignes en tout petits  caractères.  Pour résumer: " peut retourner au travail, mais ne peut rien faire". 

L'épouse a  conclu, désespérée par la situation: " le seul poste que mon mari pourrait tenir est celui de patron!"

Qu'est-il arrivé au médecin du travail, d'ordinaire toujours arrangeant? A-t-il eu un remontage de bretelles car il mettait trop d'inaptitudes? Tout est possible, c'est dans l'air du temps. 

Que les patient ne se leurrent pas, au final c'est eux qui vont trinquer. Qui va mettre de l'ordre efficace  dans ce bazar?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire