dimanche 31 décembre 2017

Le médecin de recours est l'allié de la victime

Une de mes victimes avait un problème cutané suite à un traitement aux UV un an auparavant; nous sommes allées en expertise, moi, convaincue de sa bonne foi.

Devant monsieur l'expert elle a raconté comment les séances d'UV se sont passés. L'expert n'avait par l'air content. Et pour cause : il a ressorti après un vieux dossier hospitalier d'une dizaine d'années avant disant que les UV avaient été une réussite ! La suite de l'expertise a été un fiasco. 

En analysant la situation:
- l'expert n'aurait jamais dû jamais gardé par devers lui le dossier, nous étions en expertise contradictoire, c'est à dire chaque partie devait avoir le dossier complet.
- Ma victime n'a pas été honnête, ni avec moi ni avec l'expert. 

Quand j'ai fait part  à la victime de mon mécontentement, elle m'a répondu: "vous n'aviez pas à le savoir, c'est autrefois".

C'est "tirer sur l'ambulance". Je n'ai pas pu l'aider et il ne m'a pas fait confiance.
Mais si j'avais eu tous les élément, je lui aurais déconseillé  de porter plainte.

Conclusion: si on doit se faire aider par un médecin de victime, autant lui faire confiance.

vendredi 29 décembre 2017

Tout prouver

Un point que je n'ai jamais abordé dans ce blog:
"La charge de la preuve appartient à la victime".
Que cela implique-t-il?

Ça veut dire que,
- si on veut se faire indemniser de son sport qu'on ne peut plus pratiquer, il faut prouver qu'on en fait, une licence de foot suffit, un abonnement en salle de sport aussi.
- si on veut se faire indemniser d'une fracture au pied par exemple, si ce n'est pas marqué dans le certificat médical initial, il faut réclamer le dossier à l'hôpital et fureter dedans, y compris dans les compte-rendus d'infirmier "a une douleur au pied".
- Si on a perdu un travail à cause de l'accident, il faut prouver qu'on en avait un, ou une promesse d'embauche: une de mes victime démarrait son premier jour de travail quand elle a été percutée. Cela n'a pas été reconnu en expertise, on part en expertise contradictoire.
- Si on veut que les kilomètres pour aller voir les différents intervenants soient remboursés, on prend par exemple le relevé de remboursement de la Sécu.

Prouver, prouver, prouver. La bonne foi ne suffit pas.
Il y a des règles en expertise, et si c'est dommage pour certains, cela permet de fixer les limites.

Sinon, on peut dire, comme une fausse victime  du Bataclan "j'y étais, je suis victime" et ce n'est pas vrai; il paraît que son téléphone l'a trahie. 

mardi 26 décembre 2017

Malade après un vaccin contre l'hépatite B, elle fait condamner l'Etat

L'Etat a été condamné par la cour administrative d'appel de Nantes à verser plus de 190.000 euros à une secrétaire médicale qui a présenté des troubles physiques à la suite d'une vaccination contre l'hépatite B, une obligation du code de la santé publique, selon l'arrêt que s'est procuré ce mardi 26 décembre l'AFP.
La secrétaire médicale, âgée de 64 ans, a été soumise à une vaccination obligatoire contre l'hépatite B en mai 1994 avec trois rappels. Elle a présenté, à partir du mois de juillet 1994, des troubles physiques, notamment des douleurs musculaires et une fatigue généralisée.
Le lien de causalité "doit être regardé comme établi"
Le tribunal administratif d'appel de Nantes a imposé "la somme mise définitivement à la charge de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam) au profit de Mme L. [...] fixée à 190.751,19 euros", selon la décision rendue vendredi 22 décembre. L'Oniam devra verser également 1.500 euros de frais de justice.
Un jugement similaire en mai 2016 de la cour administrative d'appel de Lyon avait conclu de même en faveur d'une auxiliaire puéricultrice de 65 ans, atteinte de myofasciite à macrophages et en arrêt maladie depuis six ans. La plaignante, qui exerçait à Echirolles dans l’Isère, n’avait jamais été payée, rapportait "20 Minutes".
La justice a ordonné qu'elle perçoive ses salaires. Vaccinée une première fois en 1993 dans le cadre de son activité professionnelle, puis une seconde fois en 1999, elle a ensuite commencé à développer les premiers signes de la maladie.
Parallèlement, en mars 2016, la justice a conclu une instruction de 17 ans par un non-lieu quant à un lien entre le vaccin contre l'hépatite B et certaines maladies neurologiques comme la sclérose en plaques.
https://www.nouvelobs.com/societe/20171226.OBS9782/malade-apres-un-vaccin-contre-l-hepatite-b-elle-fait-condamner-l-etat.html
Une de mes patientes attendait cela: sa mère a eu une sclérose en plaque suite à la vaccination de l'hépatite B, elle-même a été obligée de se vacciner pour travailler et a la maladie. Elle ne s'est encore jamais fait indemniser. Je vais la contacter.

dimanche 24 décembre 2017

Conduire ou téléphoner il faut choisir

Parfois les  conducteurs ayant eu un accident s'enterrent eux-même: un avocat m'a raconté qu'un conducteur avait eu un accident qui avait causé un gros préjudice physique au conducteur adverse. 

Comme la loi part du principe que "la route c'est dangereux", le mécanisme de la réparation des victimes  est balisé, grâce à la loi Badinter et les conducteurs en règle générale ne vont plus en prison, les assurances paient. 

Mais il y a des benêts qui feraient mieux de tourner 7 fois la langue dans leur bouche avant de parler: le juge a demandé à ce conducteur (qui était accompagné de son avocat), au bout d'une demi-heure d'audience: "Mais re-racontez-moi votre accident, je n'ai pas tout compris!
- Et bien, le téléphone a sonné, je l'ai pris pour répondre que je ne pouvais pas téléphoner, que j'étais en voiture et crac ..."
Le pauvre avocat était atterré! Ce ne sont pas les assurances qui ont payé je pense, c'est le conducteur! Il en a pour un certain temps (ou un temps certain)  à se serrer la ceinture.

jeudi 21 décembre 2017

Comment démarrer la procédure de réparation?

Je vous fais le schéma: une victime est sur son lit de souffrance, une jambe en moins par exemple. Elle se dit: "comment vais-je assumer mes obligations financières si je ne peux plus faire mon travail? Et mes enfants, leur avenir? Comment peut-on m'aider et qui? 

Tout un tas de questions en suspens, indépendamment des soucis médicaux qui sont aussi très présent. 

Le problème peut ressembler à une pelote de laine bien serrée dont on n'a pas repéré le fil qui dépasse. 

La facilité est de se dire "les assurances vont gérer, elles savent". Juste que  les assurances ne vivent pas à la place de la victime, et si la victime ne s'aide pas, on va rentrer dans des complications qui n'ont pas lieu d'être.

La victime n'a pas à être "comme une coquille de noix ballottée dans  l'océan juridique". 

mercredi 20 décembre 2017

Les Souffrances endurées

Les souffrances endurées, comme spécifié il  y a quelques temps sur le blog, ce n'est pas "aïe aïe aïe j'ai eu mal!"
Enfin si, mais ce n'est pas que cela: il y a aussi des souffrances morales, par exemple l'amputé qui doit se faire aider par son épouse jusque dans les gestes intimes et en souffre au quotidien.
Le nombre d'interventions sans, ou surtout avec anesthésie générale est primordial. 

 Mais notion de souffrance est très personnelle, chacun ressent différemment les choses: une victime va tolérer sans problème de se faire refaire les dents cassées par un accident, l'autre va trouver que les consultations chez le dentiste sont une vraie torture. A l'expert d'affiner les choses.

Les souffrances endurées se mettent sur une échelle de 0 à 7.  Et 2/7 n'est pas un peu plus que 1/7, on n'est pas dans une échelle additionnelle.  7/7 on est par exemple chez les grands brûlés. 

Une de mes victimes avait eu, lors d'un accident les deux os de l'avant-bras en compote: elle a eu deux interventions, des broches: 4.5/7. 
Mais c'est subjectif et peut-être qu'un autre expert n'aurait pas eu la même évaluation.

Un autre point: le type qui ne peut plus avoir une "vie d'homme normale" avec madame durant la phase de convalescence, cela ne se met dans aucune case. Et pourtant c'est une réalité. 
Mais ceci est intégré dans un autre poste.  Mais en aucun cas cette dimension n'est à négliger. 

samedi 16 décembre 2017

La bonne attitude devant l'expert

Souvent les victimes, d'accident de la route le plus souvent viennent me demander conseil après une expertise. C'est très bien.
C'est mieux avant: on aura préparé le dossier, l'expert n'a qu'à conclure et aucun poste de préjudice n'a été oublié. (les loisirs ou l'incidence sexuelle  par exemple) 

Alors qu'après: on a demandé une expertise contradictoire car les conclusions n'ont pas été favorables;  la victime est présente avec moi devant l'expert. Au tout début de l'expertise, on se contorsionne un peu sur notre chaise genre envie bien pressante, pas très à l'aise  à l'idée d'avoir mis en tort ce grand médecin. Mais étant donné que la procédure est balisée, c'est une technique bien précise , l'atmosphère se détend.

Parfois je propose le truc  "cirage de pompes" quand la victime est très anxieuse ou que l'expert n'a pas un abord facile : "vous lui dites que vous étiez émotionné, que vous avez oublié de tout lui dire, que votre mère est décédée l'avant-veille (c'est arrivé à une de mes victimes et l'expertise a été un fiasco), que vous avez complété votre dossier que vous avez confiance en sa grande probité et compétence et que vous passeriez bien sous la table pour lui prouvez votre gratitude , (on arrête, ce n'est pas tout à fait  bienséant)!

Mais mettre en tort un expert en attaque frontale façon boxeur cocaïnomane , c'est la chose assurée pour repartir "la queue basse". 






mardi 12 décembre 2017

Pour vacciner contre la grippe, la MSA teste des entretiens motivationnels avec des infirmières

La population des seniors âgés de 65 à 69 ans ne se vaccine contre la grippe qu'à hauteur de 53 % en 2016. Pour motiver cette population vulnérable, cinq caisses de la MSA (Loire-Atlantique/Vendée, Berry/Touraine, Dordogne/Lot-et-Garonne, Limousin et Nord-Pas-de-Calais) ont lancé une expérimentation inédite. 
Entre mi-novembre et mi-décembre, elles ont chargé des infirmières de mener des entretiens motivationnels par téléphone auprès de 1 500 seniors primo-vaccinants...
https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2017/12/08/pour-vacciner-contre-la-grippe-la-msa-teste-des-entretiens-motivationnels-avec-des-infirmieres_853177
Il paraît que le vaccin contre la grippe serait relativement boudé. C'est bizarre, car ils ont mis le paquet cette année; même les pharmaciens, une fois une formation rapide faite, peuvent le pratiquer sur une chaise derrière le comptoir. 
Mais posons nous la question: si le vaccin marche aussi bien que ça, les patients devraient être convaincus non? 
On s'est rendu compte qu'en se brossant les dents régulièrement il y avait moins de caries, qu'en améliorant l'hygiène on diminuait fortement certaines maladies (tuberculose etc.). 
Les patients ont suivi. Mais pas pour les vaccins. 
Mais la pilule "on vous convaincra en vous obligeant à pratiquer 11 vaccins" ne passe pas. 
Encore une fois, les vaccins je ne suis pas contre, les contorsions et coups de marteaux sur la tête pour que les laboratoires écoulent leurs  produits me dérangent profondément. 

mercredi 6 décembre 2017

Johnny au revoir

La mort de Johnny me rend un peu triste. OK parce qu'il a chanté des choses merveilleuses, que mon fils a adoré son film "Jean-Philippe" et qu'il était capable de le reconnaître tout petit.   

Mais sa mort va détruire l'équilibre que des patients avaient: une de ses fan, pour supporter le quotidien l'écoutait (et continuera)  chaque soir, avait tous ses CD et DVD, des posters, des figurines. Il était un personnage clé de la famille et le mari n'avait pas le droit au chapitre. 
Et tant d'autres qui se sont habillés, coiffés comme lui, conduit une Harley... en 50 ans il a été une étoile directrice pour beaucoup, une sorte "d'étoile du Berger". 

Il faut avoir été médecin ou infirmière ou une autre profession entrant dans l'intimité des gens pour s'en rendre compte. 

Au revoir Johnny!